Poésie en Fuite

J’ai des rêves lumières

Qui débordent dans le ciel

Se fondent dans les étoiles

Et éblouissent mes yeux.

J’ai des rêves sauvages 

Qui m’arrachent la chair

Me font mal

Veulent dévorer ma vie.

Je fais des rêves banals où il ne se passe rien, où tout est plat…

Je fais des rêves riches

Où je croule sous l’or

Dans de grands coffres au trésor,

Je suis roi ou président et je ne prête rien !

Je fais des rêves étendards

Où je me bats dans des mêlées

Grimpant des montagnes de corps

 Le drapeau et l’épée dans chaque main.

Je fais des rêves de toi trop doux, trop froid

Des rêves où les pleurs se mélangent à la joie.

Je te cherche dans le brouillard des âmes.

Je fais des rêves banals où je n’ai rien à dire, où le silence règne…

Je faire des rêves métro

Où le train ne s’arrête pas

Compressé par la foule

Je crie, j’étouffe !

Je fais des rêves requin

Où je perds une jambe, une main

Le sang remplace l’eau

Je coule

Je fais des rêves tremblements de terre,

Le sol s’écarte sous mes pas

Des enfants disparaissent ;

Des femmes dansent sur des décombres humains

La folie

Je fais de rêves banals où je ne fais rien, je regarde au loin

Je fais des rêves hiboux

Où je me perds dans la nuit

Des chauves-souris rasent mes cheveux

Griffent mes joues

Je fais des rêves d’hier

Où la vie semblait pleine et sereine

Où les garçons jouaient au ballon

En se prenant, déjà, pour Raymond Kopa !

Je fais des rêves banals où je ne suis pas et me cherche comme un fou

Des rêves…

Toi, c'est elle
Une infime lumière qui brille incessamment
Un ciel, une étoile, le firmament.
Toi, c'est elle une devinette sans réponse
Ou qui hoche la tête
Ne dis ni oui ni non.
Toi c'est elle, une ville si belle
Que chaque pierres parlent d'amour
Ou la haine n'a pas place
Ni autre lieu, ni raison.
Toi c'est elle
Douce comme un doux vent
Une bise qui s'amuse dans le cou des gens.
Toi c'est elle
Un regard voilé de brume blanche,
Des yeux rieurs et des cils qui se ferment
Pour ne pas avouer les secrets de ton cœur.
Toi c'est elle
Une vague de larmes, une tempête de rires
Une voix comme un ruisseau de montagne
Un murmure frondeur qui coule
Vers la vallée
Dont l'eau glacée se réchauffe au soleil
Et se laisse, pure, boire
Dans les mains du promeneur.
Toi c'est elle
Tu ne cherche pas à être parfaite
Mais vivante
Tu te penches comme un fin roseau
Pour, sans éclabousser l'onde
Qui susurre, faire de jolis ronds
Sur le miroir magique d'étang
Magnifique et serein
Ou se pose le cours d'eau.
Toi c'est elle
Ne pas te confondre avec la musique !
Ne pas prendre le risque
De t'éveiller alors
Que ta tête posée sur le bord
De la fontaine
Tu penses éveillée à ce profond sommeil
Qui nous laisse rêveur
Dans l'ombre de ton cœur.
Toi c'est elle
Magnifique, merveilleuse, absolue
L'attente du cygne majestueux
Qui devient au fil de sa nage
Un simple caneton
Cherchant la file qu'il a perdue.
Toi c'est elle
Ne me dis pas le contraire
Ne rien nier, ne rien affirmer
Se taire
Trembler !
Courir !
Prendre un dernier chemin de traverse
Pour oublier la nuit froide, si fraîche
Que des nuages obscurcissent
Toujours plus.
Toi c'est elle
Que dire de plus !
Y -a-t-il un étroit chemin pour
Faire demi-tour,
Pour ne plus avoir faim
Même lorsque la bouche pleine
Se vomit bien des peines.
Toi c'est elle
Peu importe les couloirs, les prisons,
Les coups,
Je te sais ombre dans la lumière
Silence dans le vacarme et dans le bruits
Folie
Toi c'est elle
Elle.